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Derrière la nuit
18 octobre 2015

Pensées

 

10H

Sans titreGrande

 

Je suppose que c'est grâce au lysanxia - ou alors les angoisses me fichent la paix. Je ne ressens plus cette sensation de perdition, je me lève sans boule dans le ventre, et le soir je ne panique plus. Si seulement ce traitement n'était pas momentané, si seulement on pouvait me le prescrire tout le temps, et pas seulement pour quatorze jours. J'espère que passés ces quatorze jours, je me sentirai bien, j'espère que les angoisses ne reviendront pas en force pour m'envahir.

Je me sens un peu déprimée, je n'ai guère d'envie, je bouge beaucoup, je tourne dans tous les sens, incapable de me poser. On a commencé un film hier soir, j'ai pas su rester sagement devant à suivre le fil. Je me suis levée, j'ai tournicoté, j'ai pas su suivre, me concentrer. Le soir, en ce moment, j'attends juste le sommeil, pour m'endormir, et passer à autre chose, et passer à une autre journée. Je vis au jour le jour, et parfois, enfin, ces derniers temps, j'ai pas la motivation pour vivre vraiment, et y'a toujours ces trois tonnes de questions qui s'entremêlent dans ma tête. En soirée, ou si on voit des amis, je me sens distante, même avec ceux que j'apprécie et avec qui je m'entends bien. Je fini toujours par me terrer dans le mutisme. Je ne tiens plus l'alcool, étrangement, quelques verres et je roupille entre deux coussins, sans doute la fatigue.

Je compte bien aller au groupe mardi. J'ai râté une séance, ce n'est pas catastrophique. Même si je m'en veux, je sais que ce jour-là, j'étais pas en état, pas en état d'y aller, pas en état tout court. RDV jeudi avec le psychiatre qui gère mon traitement, lui que je suis censée avertir si ça va mal mais qui est trop surbooké, lui qui devait appeler mes autres soigants pour établir un plan de crise concernant ma dépression du moment, mais qui ne l'a pas fait. Je sais d'avance le rendez-vous, semblable à tous les autres :

Comment ça va ? Et quelque soit la réponse : okay. Puis il va me sortir quelques phrases sur mes troubles - bipolaires et borderlines - comme à chaque fois, me dire que je vois tout en noir, que je dois noter le positif, que j'ai des réflexes maladifs, que j'ai peur de déranger, peur d'être abandonnée mais que je peux changer, enfin comme à chaque fois...puis il va me demander si j'ai des idées noires, si je compte me tuer, si j'ai établi des scénarios, puis il va me demander où j'en suis, puis puis va me demander comment se passe le groupe, puis va me refaire une ordonnance sans la modifier (parce qu'un antidépresseur ne convient pas quand on est bipolaire, ça peut provoquer des crises, et que je n'ai pas l'air "si mal", ou que sais-je), merci-bonne-journée-au-revoir. Ca va durer dix minutes.

Hier soir, j'ai déliré. Je voulais acheter de suite une coloration rouge pour mes cheveux, à vingt heures du soir, comme ça. Il m'a suivie dans mon délire. J'étais bizarre, dans le magasin, j'ai attrapé une écharpe rose toute douce, deux packs de coloration, il m'a dit, je sens que t'es en train de "remonter", mais ça me fait peur pour quand tu "redescendras", sauf que je ne remontais nulle part, en tout cas pas en crise maniaque, parce que pas de créativité débordante, de paroles en flux interdeminés, de rires et de larmes entremêlés, j'étais juste un peu déconnectée. Une furieuse envie d'acheter, de rougir mes cheveux, de sortir, l'envie d'aller plus loin, dire : merde, on se casse, n'importe où, on laisse tout tomber on se casse, on part droit devant nous.... j'en sais rien.

Ses parents arrivent aujourd'hui pour des travaux, j'appréhende un peu. Je me fais toujours toute petite en leur présence. On verra bien. Envie de retravailler des romans que j'ai écrits, mais l'inspiration n'est pas là, je crève d'envie d'écrire, mais rien ne vient sur la page blanche de word. Peindre, j'aimerais aussi, mais c'est le même souci, rien. Créer me manque tellement. Je maudits ces cachets qui ont tué ma muse. Parait que c'est normal. Alors, si c'est normal... je vais me taire. Je vais continuer d'errer dans mon entre-deux, sans identité, sans savoir où je vais.

On verra comment se dérouleront les prochains jours. Si cet état bizarre persiste, et je crois qu'il ne me dérange pas.

 

 

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